Rentrée littéraire Libella 2021

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T. Singer - Dag Solstad

Dag SOLSTAD T. Singer Traduit du norvégien par Jean-Baptiste CoursaudPréface de Sophie Divry

34 ans, Singer, auteur sans succès ni inspiration, obtient son diplôme de bibliothécaire.Il décide de quitter Oslo pour prendre un nouveau départ dans une ville de province où personne ne le connaît. Il y tombe amoureux d’une céramiste, Merete Sæthre. Mais après plusieurs années, leur mariage se délite. Un jour, alors qu’ils sont sur le point de divorcer, la vie de Singer bascule : Merete décède dans un accident de voiture. Veuf à 39 ans, empêtré dans la culpabilité, Singer décide de s’occuper seul d’Isabella, sa belle-fille de 6 ans et de revenir à Oslo.

À travers cet homme sans qualités, écrivain raté, analytique mais ratiocineur, Dag Solstad décrit notre monde avec une lucidité ironique grâce à laquelle les choses les plus ordinaires et quotidiennes se trouvent investies d’une folle puissance romanesque et prennent une force tragique et mystérieuse.

Comment se débrouille-t-on pour, comme Singer, passer complètement à côté de sa vie ? Un roman brillant, à la fois drôle et déchirant.

Dag Solstad est né en 1941 à Sandefjord en Norvège. Il s’inscrit dans le courant des écrivains scandinaves adeptes du stream of consciouness. Il excelle donc dans l’analyse de la conscience moderne. Son écriture est souvent comparée à celle de Thomas Bernhard. Seul auteur norvégien à avoir obtenu trois fois le prix de la Critique littéraire norvégienne (y compris pour T. Singer), il est également récipiendaire du prix de Littérature du Conseil nordique et du prix Brage, le plus prestigieux en Norvège. En 2017, il reçoit pour son oeuvre le prix de l’Académie suédoise considéré comme le « petit Nobel ».

En librairie le 4 février 2021 9782882506153 – 250 pages – 20

Extrait

Le jeune homme passif est et reste une vision rébarbative pour les yeux ; et c’est cette vision rébarbative que Singer avait cherché à être, les yeux grands ouverts. Il s’en foutait. Il se foutait de tout. Il gâchait sa vie à force de l’observer, cependant que le temps s’écoulait et la jeunesse avec lui, sans que Singer ait levé le moindre doigt pour retenir cette jeunesse et profiter de son état si enviable. C’était un cogiteur dépourvu de caractère, un négateur de la vie dépourvu d’identité, un esprit exclusivement négatif qui observait tout d’une manière presque auto-sacrificielle. Il se laissait porter, il musardait, avec une si grande indifférence qu’elle avait pu lui donner une sensation de liberté, d’indépendance. Il était sur le chemin de la vie un randonneur anonyme, un vagabond gauche, qui marchait le dos rond et les yeux rivés sur le sol, en plein mitan de sa jeunesse, année après année. Il n’avait pas réussi à se déterminer sur ce qu’il allait devenir, et il éprouvait une certaine joie face à cette indétermination, indéterminé comme il était à visualiser et à se créer un avenir. À l’âge de trente et un ans seulement, il sentit qu’il était temps de faire preuve de détermination.

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